• Redécouvrir les cocagnes.

     

     

    Fabriquer des 'cocagnes', ou coques de pastel, était le moyen trouvé par les hommes d'autrefois pour conserver la pulpe des feuilles de pastel, et la commercialiser dans toute l'Europe.

    Sitôt la récolte des feuilles dans les champs, les feuilles étaient vite acheminées vers les moulins pastelliers, afin d'y être broyées sous la meule, entraînée généralement par traction animale pour une douce régularité.

    Nous, petits redécouvreurs de ces techniques oubliées, n'avons ni grosse récolte, ni moulin dans le quartier pour la broyer.

    J'ai longtemps hésité sur la méthode à employer pour tenter de fabriquer quelques coques, afin d'expérimenter un jour la teinture au pastel à partir de ces boules de 'cocagne'. Après recherches, et apport d'idées venues d'autres teinturières passionnées (broyage sous une pierre le long d'une planche inclinée, passage au moulin à légumes, etc...), j'ai finalement décidé d'essayer dans mon hachoir à viande. Isatis tinctoria étant possiblement comestible, il n'y a donc pas avec cette plante, de risque avec nos ustensiles alimentaires.

    Première étape préalable, comme lorsque je prépare une extraction de pigment, j'ai haché menu ma récolte de feuilles destinées à être broyées au moulin.

     

    Redécouvrir les cocagnes.

     

    Et puis j'ai fait passer tout ces petits morceaux dans mon vieux hachoir, vénérable, efficace, et ne refusant jamais tout ce que je lui donne à manger !

     

    Redécouvrir les cocagnes.

     

    Sa collaboration a été très utile, et je me suis retrouvée avec une jolie purée de feuilles, que j'ai ensuite formée en boules en serrant entre mes deux mains pour extraire le maximum de jus.

     

    Redécouvrir les cocagnes.

     

    J'ai à nouveau serré pour les presser encore, ceci plusieurs fois sur la journée, et je les ai laissées au soleil pour qu'elles commencent à sécher. Ensuite, je les ai rentrées à l'intérieur, et les les ai surveillées jour après jour, les retournant pour bien vérifier qu'elles ne fermentaient pas. Comme il faisait humide dehors, j'ai préféré les laisser dans un petit panier, au-dessus d'un radiateur. Et elles ont durci peu à peu tout en devenant de plus en plus légères, et en gardant une bonne odeur comme du foin. Les voici maintenant dures comme du bois, prêtes à attendre qu'un jour je les utilise pour teindre!

     

    Redécouvrir les cocagnes.

     

    On m'a donné une brève recette pour les utiliser, en les broyant et en les mettant dans de l'urine, comme au bon vieux temps..... Pour l'instant, elles vont attendre! D'abord, il leur faudrait sans doute quelques grandes soeurs pour mettre en oeuvre de la teinture avec une dose intéressante, et puis les vieilles recettes à l'urine m'intriguent encore un peu trop.

     

     

     

     


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