• L'ECO-PRINT, une aventure imprévisible!

     

    J'avais déjà tenté quelques expériences d'ECO-PRINT, sur soie ou coton, et j'avais envie de recommencer, même si j'ai encore assez peu de renseignements sur la technique et sur ce qu'on peut en attendre.

    D'une première expérience sur soie avec des feuilles de chêne tombées, ramassées en février, j'avais eu la belle surprise de bien voir apparaître le dessin des feuilles, bien marron, alors j'avais envisagé de réessayer, cette fois avec des feuilles fraîches. Partie avec l'idée de mélanger plusieurs variétés de feuilles, j'ai donc ramassé des feuilles de chêne, et des feuilles de mûrier, car j'ai déjà teint laine ou soie avec le mûrier et cela donne des teintes assez acides, jaune-vert.

    J'envisageais donc un foulard en soie qui aurait le dessin des feuilles de chêne en marron, celui des feuilles de mûrier en vert-jaune, et pour élargir la palette j'ai choisi de rajouter des feuilles de prunus, que je venais de tailler au jardin.

    Comme l'écorce de prunus avait donné à ma laine une couleur roux-orangée, j'avais pensé que mon foulard prendrait en cuisant, des teintes automnales qui se seraient mêlées.

    Me voilà donc à préparer cet ouvrage :

     

    L'ECO-PRINT, une aventure imprévisible!

    L'ECO-PRINT, une aventure imprévisible!

     

    Après avoir déposé toutes les feuilles sur un des côtés de la soie, j'ai replié l'autre côté dessus et j'ai enroulé autour d'un bout de bois (chute de tringle à rideau en bois).

     

    L'ECO-PRINT, une aventure imprévisible!

     

    Ce petit paquet ficelé a été ensuite mis à cuire dans un bain d'eau de pluie avec de l'alun comme mordant. Laissé refroidir ensuite dans le liquide jusqu'au lendemain, je l'ai sorti et posé debout pour que ça s'écoule, et l'ai abandonné une semaine.

    Là, j'ai déroulé la bande de tissu et enlevé les feuilles :

     

    L'ECO-PRINT, une aventure imprévisible!

    L'ECO-PRINT, une aventure imprévisible!

    L'ECO-PRINT, une aventure imprévisible!

    L'ECO-PRINT, une aventure imprévisible!

     

    Nous voilà au moment le plus intriguant, celui où l'on découvre comment les choses se sont passées, et c'est toujours une surprise, car ça ne fait jamais comme on l'avait pensé!

    Les feuilles de mûrier ont bien donné leur teinte, mais pas en marquant leur forme de feuilles, il y a juste des traces jaune-vert aux endroits où se trouvaient les feuilles.

    Les feuilles de chêne fraîches n'ont pas donné de couleur du tout! pas de marron.... On devine à peine leur présence dans certaines zones où la couleur du prunus s'est diffusée en s'arrêtant aux contours d'une feuille de chêne. Par contre les feuilles de prunus n'ont pas donné un roux-orangé comme l'écorce, mais un ravissant prune qui lui, a très bien imprimé la soie, mais seulement sur l'envers des feuilles.

     

    L'ECO-PRINT, une aventure imprévisible!

     

    Le foulard est très beau, rien à dire, mais en effet pas du tout comme je l'avais imaginé...

    Une autre fois, je réutiliserai du prunus, en jouant avec le côté qui marque bien (l'envers de la feuille, je l'ai dit plus haut), pour alterner et mettre des feuilles sur le tissu, tantôt sur l'endroit, tantôt sur l'envers. Peut être que le prunus se suffit à lui-même sur une pièce d'étoffe blanche, qu'il ne sera pas utile de tenter de lui faire collaborer avec d'autres feuilles... D'ailleurs lesquelles choisir pour créer une belle harmonie??

    Quelques détails du résultat de cette expérience imprévisible:

     

    L'ECO-PRINT, une aventure imprévisible!

    L'ECO-PRINT, une aventure imprévisible!

    L'ECO-PRINT, une aventure imprévisible!

     

     

     

     

     


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  • L'oignon à toutes les sauces!

     

    J'aime les oignons... partout, crus dans les salades, cuits dans les gratins, grillés dans les plats d'hiver...

    Alors chic chic, ça me fait une bonne réserve d'épluchures, puisque c'est de teinture dont on parle ici,

    et non point de cuisine!! winktongue

     

    L'oignon à toutes les sauces!

     

    C'est le matériau à tout faire en teinture, l'épluchure d'oignon! Ateliers avec les enfants, animations pour le public, pratique parce que on peut tout teinter avec lui, laine, soie, coton, et en plus, sans mordant préalable!

    Selon les quantités d'épluchures ou de laine, on a des orangés plus ou moins foncés avec les épluchures d'oignon jaunes. On peut aussi jouer avec les modificateurs, fer ou cuivre, sans trop polluer...

     

    L'oignon à toutes les sauces!

     

    Il est amusant également de ficeler les pièces de tissu, l'oignon joue volontiers au shibori

     

    L'oignon à toutes les sauces!

    L'oignon à toutes les sauces!

    L'oignon à toutes les sauces!

     

    Je collectionne actuellement des tas de pièces aux motifs divers, je les installerai avec des pièces unies

    pour inventer un patch cet hiver au coin du feu...

     

    L'oignon à toutes les sauces!

     

    Mais il ne faudrait pas oublier l'oignon aux pelures violettes, il a son intérêt lui-aussi

     

    L'oignon à toutes les sauces!

     

    L'oignon à toutes les sauces!

    L'oignon à toutes les sauces!

     

    Alors... à vos casseroles !! he

     

     

     

     

     

     


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  • Bouleau, bouleau......

    Je pense que tout le monde ayant goûté aux joies de la teinture végétale a un jour tenté la teinture aux feuilles de bouleau, non? Facile, il y en a partout, des bouleaux.....

    Ce printemps, après avoir déjà teinté aux feuilles de bouleau: de la laine, des échantillons de soie et de coton, tous mordancés à l'alun mais cuits dans un récipient neutre, en l'occurrence un faitout en fonte émaillée, j'ai décidé ce jour là de faire un essai en cuisant mes feuilles dans ma grande casserole en cuivre.

     

    Bouleau, bouleau......

    Petit tour au jardin pour attraper quelques branches trop envahissantes et je rentre "éplucher" tout ça tranquillement dans la maison. Je remplis ma casserole de feuilles bien tendres, je mets à cuire... et au moment d'aller jeter les résidus des branches, je me pose soudain une question en voyant tous les chatons qui y sont restés accrochés: "Et les chatons, ça teinte aussi???"

    Qu'à cela ne tienne, le meilleur moyen pour le savoir, c'est d'essayer!! sarcastic

    Me voilà de nouveau à "dépiauter" ce qui reste de mes pauvres branches de bouleau, et je récupère une belle quantité de ces petits chatons, que je mets à cuire, eux, dans mon autre casserole à teinture, la casserole neutre!

    Ensuite, mise en chauffe dans chacun des deux récipients d'échantillons de laine, soie et coton... Dès le début on s'orientait vers une gamme plutôt verdâtre dans le jus des feuilles et une couleur beige saumon dans la décoction de chatons.

    Après refroidissement, cela s'est confirmé et c'était tout de même intriguant de constater que sur les mêmes branches, à quelques cm les uns des autres, on pouvait trouver des pigments colorants aussi différents!

    Avec de ces surprises là, l'aventure tinctoriale moi, j'adore!!  wink2

     

    Bouleau, bouleau......

     

    Bouleau, bouleau......

     

     

     


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  • Liber de prunus

     

    Un de mes livres sur la teinture végétale mentionnait le pouvoir tinctorial du liber de prunus. Automne, jour de taille au jardin, et dans la cicatrice faite par le sécateur, je vois en effet que le liber (partie qui se trouve sous l'écorce, avant le bois lui même) a une couleur différente, un rose saumon très sympathique.

     

    Liber de prunus

     

    Voilà donc une belle occasion! Je relève une petite quantité d'écorce et de liber, pour tenter un bain de teinture.

     

    Liber de prunus

     

    Les écorces sont mises à cuire dans de l'eau de pluie, ébullition puis une heure au point de frémissement. Ensuite, après refroidissement, j'introduis dans le bain, en même temps que mes écorces, un échantillon de laine mordancée préalablement avec de l'alun et de la crème de tartre. Le liber de prunus est en effet efficace en teinture, ma laine a pris un joli brun-roux tout à fait intéressant. Il n'y a plus qu'à peler les branches taillées du prunus, pour faire un stock en vue de projets futurs!

     

    Liber de prunus

     

     


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  • Garance voyageuse

     

    Petite soeur sauvage de la garance cultivée, j'ai rencontré la garance voyageuse dans les calcaires secs du Lubéron et du sud Ardèche. J'en avais ramené une poignée de racines patiemment sorties de terre sans trop endommager les lieux.

    Après quelques semaines de séchage, je décide donc de voir quelle intensité de couleur va sortir de ces petits brins presque insignifiants qui m'attendent au fond du panier.

    Un petit passage dans le moulin à café s'impose  pour réduire le plus possible les racines en poudre.

     

    Garance voyageuse

     

    J'ai mis cette poudre en cuisson dans plusieurs litres d'eau de pluie, à feu très doux pour ne jamais monter à l'ébullition. Après trois quart d'heure de chauffe, j'ai laissé refroidir dans le bain.

    J'ai passé le contenu de ma casserole dans un filtre, juste une toile bien serrée, histoire de ne garder que le jus et éviter que les brins de garance ne tachent mes fibres lors de la teinture. Dans le jus de teinture, j'ai mis en cuisson un échantillon de laine naturelle auparavant mordancé avec de l'alun et de la crème de tartre.

    Là encore, j'ai fait une cuisson douce, sans bouillir, car j'avais lu que l'ébullition modifiait la couleur donnée par la garance.

    Après trois quart d'heure de chauffe, j'ai éteint le feu et laissé refroidir les fibres dans le bain. Ce premier échantillon, qui a donné un rouge similaire à celui de la garance cultivée, se trouve le plus près des racines cuites, sur la photo.

    Devant cette belle couleur, dense et régulière, et malgré le faible nombre de racines utilisées, j'ai voulu tenter de recuire d'autres échantillons de laine, histoire de voir quand ce bain serait épuisé. J'ai fait 4 cuissons, à chaque fois de trois quart d'heure en laissant refroidir les fibres dans le bain. Les échantillons sont tous sur la photo, et montrent qu'avec une petite quantité de racine de cette garance sauvage, on peut tout de même teinter de belle manière.

     

    Garance voyageuse

    Je n'ai malheureusement pas pesé les racines sèches, mais je pense qu'avec ma petite récolte, j'aurais pu sans doute teinter environ 100 gr de laine. Essai à retenter l'année prochaine!

     

     


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